Vous avez dit la femme?

Nous parlons souvent de la femme de toutes les façons possibles et inimaginables. Notamment dans les romans, la poésie, les films ou encore la musique. La femme a été durant de nombreux siècles un grand sujet d’inspiration. Nombreux sont les écrivains qui dans des moments mélancoliques ou des sentiments nostalgiques se sont réfugiés dans leur poésie en décrivant la femme ou en se remémorant de beaux moments aux côtés de celle-ci pour augmenter leur dose de sérotonine. De plus, les avis que l’on a eu sur celle-ci sont nombreux : certains disent qu’elle a été envoyée par le diable pour pervertir l’homme, d’autres sont certains que la femme est l’avenir de celui-ci ou d’autres encore s’enferment dans certains préjugés en disant que le sexe féminin est un sexe faible, moins capable que le sexe opposé, vouée au ménage, à l’occupation des enfants…
Enfin, la société des femmes s’est battue contre ces nombreux stéréotypes. Il existe d’ailleurs une journée de la femme qui a lieu le 8 mars. Cette journée a été mise en place pour rappeler au monde entier que la femme n’est pas encore considérée comme égale à l’homme. Sur ce blog, nous allons aborder la femme dans le thème de la poésie. Nous pourrons observer comment celle-ci est décrite par des poètes masculins ayant vécu à différents siècles. Pour terminer, nous pourrons aussi voir à travers un poème de Louise Labé comment celle-ci percevait le monde à son époque.

(Louise et Manon)

La femme, source d'inspiration des grands hommes.








L'amour crée dans la femme une femme nouvelle : celle de la veille n'existe plus le lendemain.

Honoré de Balzac.

Les mouvements littéraires de nos auteurs.

Les auteurs que nous avons analysés tout au long de ce blog ont été influencés par certains mouvements littéraires durant leur vie et leur carrière poétique. En voici la description :

  • Le romantisme (Charles Baudelaire) :

Il s’agit d’un mouvement littéraire et artistique d’Europe occidentale qui prend place dans la première moitié du XIXème siècle. Ce mouvement trouve son origine en Grande-Bretagne, en Allemagne (avec notamment Goethe) à la fin du XVIIIème siècle et arrive en Espagne, en Italie et enfin en France après la révolution française. Il a pour but la rupture avec le classicisme et les règles très strictes de ce mouvement. Les nombreuses caractéristiques du romantisme sont : le lyrisme, l’amour, la recherche de l’idéal, la nostalgie, l’harmonie avec la nature, la rêverie. En effet, même si auparavant le romantisme exprimait des valeurs négatives telles que la violence des passions, la révolte et l’angoisse ; le terme tend aujourd’hui vers des valeurs positives telles que la tendresse, l’amour et l’expression des sentiments. Ses idées innovantes et ses nombreux nouveaux thèmes, ses valeurs esthétiques et éthiques se répandront très vite dans tous les domaines (peinture, art, musique). Enfin, le romantisme est caractérisé par le mal du siècle. Il s’agit d’une dépréciation de l’écrivain lui-même, ne trouvant pas sa place dans la société et s’interrogeant sur de nombreux bouleversements, incertitudes. Le poète se sent quelque peu solitaire et se réfugie dans la nature qui lui inspire la liberté et l’aide à la méditation.

(Manon)

  • Le symbolisme (Charles Baudelaire) :

Le symbolisme est un mouvement littéraire artistique qui apparaît en Belgique et en France dans les années 1870. Ce mouvement est né en réaction au Parnasse et au naturalisme. En effet, tandis que les naturalistes décrivent clairement les choses telles qu’elles sont ou représentent les objets tels qu’ils l’imaginent, les symbolistes, eux, ont tendance à déguiser ce qu’ils voient sous des symboles, des métaphores que nous devons nous-mêmes décrypter : ils utilisent la suggestion. En plus de déguiser leur vision des choses sous des éléments imaginatifs, les symbolistes vont s’intéresser au spiritisme et aux sciences occultes. Leurs principaux thèmes sont : le rêve, la nuit, le sommeil, le silence, la mélancolie, la nature… Ce mouvement touche deux domaines principaux : la poésie et le théâtre. En poésie, Baudelaire en a été un précurseur avec son recueil « Les fleurs du Mal » et les premiers recueils de Verlaine insisteront aussi sur la suggestion contre toute représentation réaliste du monde. En conclusion, nous pouvons dire que le symbolisme favorise le mystère et l’inquiétude métaphysique au détriment de la vision réelle des choses.

(Manon)

  • Le Parnasse (Théophile Gautier et Charles Baudelaire):
Théophile Gautier a fréquenté les parnassiens. Ce mouvement littéraire est opposé au mouvement romantique. Ces poètes font de l’art pour l’art. Leur théorie est que tout ce qui est utile, tout ce qui est nécessaire à la survie n’est pas beau ; et tout ce qui est inutile est beau. L’art est inutile donc beau. Plus il y a une difficulté formelle, plus ça peut-être embelli. Leur art est très impersonnel. Ils restent très fidèles à ce qu’ils voient et le retranscrivent dans leur art. Leur vision doit rester objective. Le parnassien doit beaucoup travailler pour faire quelque chose de bien. Les contraintes reviennent (sonnet, ballades…).

(Louise)

  • L'école lyonnaise (Louise Labé):
Louise Labé faisait partie des poètes qui ont fréquenté l’école lyonnaise. Ce groupe de poètes n’a en réalité jamais formé une école comme la Pléiade l’a été. C’est plutôt un groupe d’humanistes qui se sont liés les uns aux autres pour former un groupe de poètes. Maurice Scève fut chef de file de l’école lyonnaise en 1538. Tous les poètes sont, à des degrés différents, des disciples de celui-ci.
Maurice Scève est né en 1500 et à vécu jusqu’en 1562. Il vient d’une riche famille lyonnaise. Il a écrit beaucoup de blasons et a remporté un concours en 1536.
L’école lyonnaise a crée, avant la pléiade, de nouvelles exigences poétiques. Ils ont essayé de concilier une philosophie hermétique et un esprit platonicien.

(Louise)

  • La Pléiade (Ronsard):
La formation de la Pléiade commence de manière très banale: quelques étudiants, passionnés de littérature et de langues antiques sont rassemblés dans le but de poursuivre leurs études. Ils étudient ensemble au collège de Coqueret. Le groupe de jeunes voulant illustrer la poésie humaniste prendra tout d'abord le nom de "Brigade" vers 1549. Le but ultime de la "Brigade" sera de maximiser la diffusion de la culture antique pour que le peuple soit mieux instruit, possède une plus grande culture générale. Par après, le nom se transformera en "Pléiade". Il fera allusion à sept poètes d'Alexandrie qui avaient à l'époque choisis le nom de la constellation (qui possède sept étoiles) pour se désigner. La Pléiade sera constituée vers 1556. Ses principaux auteurs sont Joachim du Bellay et Ronsard. Ce groupe a la volonté d'une certaine rupture avec les poètes médiévaux qui sont leurs prédécesseurs. Ceux-ci n'utilisaient pas la langue française pour exprimer leur art alors que "La Pléiade" dit que l'art doit être exprimé dans la langue du poète qui est le français. Le groupe publiera "Défense et illustration de la langue française" en 1549. Ces écrits auront pour but de mener une longue réflexion : comment peut-on enrichir la langue française? Ils trouveront très vite une solution à cette grande interrogation. Pour eux, il existe plusieurs moyens d'enrichir celle-ci comme notamment créer des néologismes, reprendre des mots et expressions oubliées ou dans le pire des cas, aller emprunter du vocabulaire aux langues mortes ou étrangères. Enfin, la Pléiade se fixera un ultime but: pouvoir atteindre la perfection de leur art comme l'ont atteint les poètes antiques tels que Dante et Petrarque.

(Manon)

Marbre de Paros.




Un jour, au doux rêveur qui l'aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.

D'abord, superbe et triomphante
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d'infante
Un flot de velours nacarat :

Telle qu'au rebord de sa loge
Elle brille aux Italiens,
Ecoutant passer son éloge
Dans les chants des musiciens.

Ensuite, en sa verve d'artiste,
Laissant tomber l'épais velours,
Dans un nuage de batiste
Elle ébaucha ses fiers contours.

Glissant de l'épaule à la hanche,
La chemise aux plis nonchalants,
Comme une tourterelle blanche
Vint s'abattre sur ses pieds blancs.

Pour Apelle ou pour Cléoméne,
Elle semblait, marbre de chair,
En Vénus Anadyomène
Poser nue au bord de la mer.

De grosses perles de Venise
Roulaient au lieu de gouttes d'eau,
Grains laiteux qu'un rayon irise,
Sur le frais satin de sa peau.

Oh ! quelles ravissantes choses,
Dans sa divine nudité,
Avec les strophes de ses poses,
Chantait cet hymne de beauté !

Comme les flots baisant le sable
Sous la lune aux tremblants rayons,
Sa grâce était intarissable
En molles ondulations.

Mais bientôt, lasse d'art antique,
De Phidias et de Vénus,
Dans une autre stance plastique
Elle groupe ses charmes nus.

Sur un tapis de Cachemire,
C'est la sultane du sérail,
Riant au miroir qui l'admire
Avec un rire de corail ;

La Géorgienne indolente,
Avec son souple narguilhé,
Etalant sa hanche opulente,
Un pied sous l'autre replié.

Et comme l'odalisque d'Ingres,
De ses reins cambrant les rondeurs,
En dépit des vertus malingres,
En dépit des maigres pudeurs !

Paresseuse odalisque, arrière !
Voici le tableau dans son jour,
Le diamant dans sa lumière ;
Voici la beauté dans l'amour !

Sa tête penche et se renverse ;
Haletante, dressant les seins,
Aux bras du rêve qui la berce,
Elle tombe sur ses coussins.

Ses paupières battent des ailes
Sur leurs globes d'argent bruni,
Et l'on voit monter ses prunelles
Dans la nacre de l'infini.

D'un linceul de point d'Angleterre
Que l'on recouvre sa beauté :
L'extase l'a prise à la terre ;
Elle est morte de volupté !

Que les violettes de Parme,
Au lieu des tristes fleurs des morts
Où chaque perle est une larme,
Pleurent en bouquets sur son corps !

Et que mollement on la pose
Sur son lit, tombeau blanc et doux,
Où le poète, à la nuit close,
Ira prier à deux genoux.

Théophile Gautier.

Pour Théophile Gautier, la poésie est un art qui est beau car il est inutile. C'est l'art pour l'art. La poésie ne sert vraiment à rien. Pour lui, la seule fonction du poète est d'atteindre un idéal esthétique.

(conception réalisée par Louise)